C'est fait : Tyler, The Creator est le premier rappeur de l'histoire à être N°1 avec un album auto-produit

Au passage, Tyler, The Creator en profite pour dépasser au classement DJ Khaled, qui n'a écoulé « que » 136 000 exemplaires de « Father Of Asad ». Le ringard, serait-on tenté de conclure.

Les temps changent. Il faut croire que tout est une question d'époque. Il y a treize ans, lorsque Pharrell publiait « In My Mind », accompagné par tout un tas de t-shirts ciglés Billionaire Boys Club, tout le monde s'avançait pour crier sa déception - l'album était trop pop, pas assez novateur par rapport aux disques de N.E.R.D. ou aux productions des Neptunes. En 2019, il a en tout cas suffisamment influencé Tyler, The Creator pour que l'Américain crée à son tour tout un tas de goodies (t-shirts, autocollants et panneaux de signalisation politique), et se lance dans l'enregistrement d'« IGOR » - sur lequel on retrouve Pharrell -, un disque salué de toute part. Par la critique (Jack y compris !), mais aussi par le public.

Le carton. Avec son cinquième album, et les 165 000 exemplaires qu'il a écoulés en une semaine, Tyler, The Creator est en effet devenu le premier artiste à décrocher la première place du Billboard américain en ayant écrit, produit et arrangé l'ensemble d'un disque, sans coproduction ni coproducteur. Pas un mince exploit, donc. À tel point que le Californien a tenu à remercier ses fans sur Twitter : « Honnêtement je ne pensais pas que les gens apprécieraient cet album basé sur beaucoup de choses, donc encore une fois, merci, je le pense vraiment. »

Au top des stats. Histoire de faire les comptes, rappelons que « Flower Boy », son album précédent, ne s'était vendu « qu'à » 106 000 exemplaires en première semaine. La progression est donc assez nette pour ce bon vieux Tyler, qui continue en plus de multiplier les bonnes idées. À l'image de cette performance donnée le 22 mai pour Apple Music, où il interprète « IGOR » dans son intégralité et revient sur la création de chacun des douze titres. Tout y est intense, complétement fou, et nous fait dire que l'on n'assiste pas là au concert d'un artiste lambda.