Billie Eilish est-elle la popstar que les Millennials attendaient ?

Avec son look d’ado je-m’en-foutiste et sa grande capacité à ne pas se laisser intimider, l’Américaine Billie Eilish, 17 printemps, étonne autant avec son premier album qu’avec sa manière d’être. De là à incarner le mot « popstar » en 2019 ?

Il va falloir s’y faire. Les ados un peu rebelles qui envoient tout balader, on connaît, et on est (presque) tous passés par là. Pour Billie Eilish, son attitude ne ressemble en rien à une mauvaise phase : c’est simplement sa manière d’être, à la fois joueuse, provocatrice et blasée. Mais aussi très honnête et sans artifice. Elle a débuté en postant sur le net, en 2016, une chanson écrite par son frère qui a fini entre les oreilles des équipes d’Interscope, la maison de Lana Del Rey ou encore Lady Gaga. Pour info, trois ans plus tard, Ocean Eyes cumule plus de 95 millions de vues sur YouTube.

Écoutez-la. La petite qui chante et écrit dans sa chambre depuis l’âge de 11 ans passe du statut d’ado à celle de future popstar. Apple l’inscrit dans la catégorie des artistes à suivre, son premier EP se vend bien et rapidement, et Billie Eilish devient un phénomène. Elle s’empare, avec sa voix à la fois râpeuse et délicate, des problèmes des jeunes de son âge : l’anxiété, la peur du futur, les premiers amours ou encore les doutes. Mais elle le fait pour montrer que, oui, les adolescents sont capables. Et qu’ils ont une parole que l’on devrait sûrement écouter. 

Maturité. Avec des parents acteurs, Billie, qui a fait « l’école à la maison », a forcément eu quatre oreilles plus attentives quand elle a dit qu’elle voudrait devenir chanteuse. Mais ceci ne l’empêche pas d’avoir un œil avisé sur la question de la notoriété et de ces machines à broyer que sont l’industrie musicale et les réseaux sociaux. « Je ne veux plus voir les commentaires à mon égard. J’ai dû supprimer Twitter car je recevais trop de messages haineux. Personne ne va gagner cette guerre. Mais si quelqu’un vient me dire ces choses-là en personne, je leur botterai le cul », balance la jeune fille au NME.

Sur l’industrie musicale : « C’est une industrie horrible, mais si je ne le faisais pas, je serais probablement au plus bas parce que c’est toujours ce que j'ai voulu. Peu importe à quel point la célébrité est horrible, beaucoup de choses valent la peine. Tout cela vaut la peine. »

Rien à battre. Son premier album « When We All Fall Asleep, Where Do We Go? » vient de sortir et mêle plusieurs styles, allant de l’EDM à la pop en passant par le hip-hop. Un disque qui oscille entre les ballades dark et les moments d’euphories (Bad Guy, You Should See Me In A Crown). Sur le titre Xanny, celle qui avoue de s’être jamais droguée se demande pourquoi les gens « en prennent » en soirée. Billie arrive à capter l’attention des jeunes de sa génération, avec une aisance déconcertante, comme si elle avait déjà tout compris aux codes de l’industrie et à sa vie d’artiste. Si vous n’êtes pas de la génération Z, vous n’allez peut-être pas comprendre Billie Eilish. Mais on est persuadé qu’elle s’en tape.