2018 M03 21
L’app rap. Depuis des années, on voyait passer des vidéos de professeurs rappant leurs cours pour capter l’attention de leurs élèves. Et à cause de George Hammond-Hagan, l’inventeur de Studytracks, ils vont peut-être devoir commencer à enregistrer des mixtapes s’ils veulent continuer à enseigner en rimant.
L’idée de George est simple : puisqu’on retient facilement les paroles d’une chanson, pourquoi ne pas créer des fiches de révisions puis les mettre en musique ? Cette technique, il dit l’avoir essayée sur son fils il y a deux ans. Résultat : des notes qui grimpent en flèche et des professeurs ébahis par cette soudaine progression.
Un message d’espoir. Apprendre serait donc facile. En tout cas c’est ce que laissent penser les retours positifs sur l’application : une centaine d’écoles seraient satisfaites et 165 000 étudiants anglophones utiliseraient l’application quotidiennement. Un outil pédagogique en devenir si l’on en croit ses créateurs, qui basent une bonne partie de leurs travaux sur « l’effet Mozart » selon lequel la musique stimulerait la mémoire à long terme, affuterait les sens et augmenterait la concentration.
Ce sont donc environ 1000 chansons en anglais (125 en français) qui ont été enregistrées pour permettre aux utilisateurs de l’application de réviser chacune de ces sept catégories : Histoire, Français, Géographie, Mathématiques, SVT, EMC et Physique Chimie. Histoire de plaire aux millenials les chansons françaises sont conçues pour ressembler à la musique de Bigflo et Oli, Maitre Gims ou encore Soprano. Pour qu’ils testent l’application, trois morceaux par matière sont disponibles gratuitement sur l’application.
Seulement voilà. Au risque de décevoir les collégiens qui se voyaient déjà apprendre sans faire d’efforts, « l’effet Mozart » n’a jamais été scientifiquement prouvé. Plus embêtant encore, pour accéder à la totalité des morceaux présents dans l’application il faut souscrire à un abonnement premium. Ceux qui ont peur de passer à côté du hit de l’été peuvent se rassurer : les extraits disponibles ressemblent bien plus (étrangement) à du MC Solaar que du Bigflo et Oli et on ne va pas se mentir, il faut du courage pour écouter trois minutes de rap sur le théorème de Thalès. Autant dire qu’avant de voir les premiers Rap Contenders dans la cour de récré, du temps risque de s’écouler.