À Philadelphie, The Roots a désormais une rue à son nom

Plus de 30 ans après ses débuts, le groupe originaire de Philadelphie peut maintenant aller se pavaner sur « The avenue of The Roots ». Et c’est entièrement mérité.
Jack

2020 M03 6

Il n’y a pas qu’à Paris où l’on nomme des rues en honneur des grands artistes. Si la capitale française réfléchit à rendre hommage à Jim Morrison ou encore David Bowie, à Philadelphie (la ville de Rocky Balboa quand même), c’est The Roots, groupe légendaire américain, qui est récompensé. Le batteur du groupe, Questlove, a annoncé la nouvelle sur Instagram, pas peu fier de cet honneur. Et si vous vous demandez pourquoi eux et pas un autre groupe local, voici un petit rappel de l’immense carrière du groupe, et de l’influence sur la musique aux États-Unis. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Welp this is very Philly: technically we were supposed to wait for the vote and then like in May come Picnic Time we’d have an unveiling w confetti & kool aid lol but cats was like “NOAP!!! WE FINNA PUT THIS JAWN UP NOW!!!!!”—-“ really awesome to see the place we honed our skills and craft embrace us like this. #Repost @whyy ・・・ Philadelphia government may never have gotten anything done this quickly before… . A stretch of East Passyunk just below South Street is being dedicated as “Avenue of The Roots” in honor of the famed Philadelphia hip hop group. A resolution to add the honorific was introduced Thursday in City Council by Councilmember Mark Squilla — and by Friday morning, the little red street sign was already installed. . . ✏️ @phillydesign 📸 @imagicdigital . . . #whyilovephilly #philly #philadelphia #phillyevents #visitphilly #discoverphl #phillypulse #peopledelphia #ourphilly #billypenngram #theroots #therootspicnic #phillymusic #phillyhistory #phillyblackpride

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Avant de devenir le backing band du Tonight Show avec Jimmy Fallon, et de passer à la télévision (presque) tous les soirs, The Roots a débuté dans les rues de Philadelphie. Alors étudiant, Tariq Luqmaan Trotter (alias Black Thought) fait la rencontre d’Ahmir Khalib Thompson, alias Questlove. Les deux s’entendent bien et commencent à jouer dans la rue : Questlove à la batterie et Tariq qui suit le mouvement en rappant. Très vite, les deux veulent inclure de vrais musiciens avec eux sur scène. Ils recrutent le rappeur Malik B et le bassiste Leonard Hubbard pour jouer dans les clubs de Philly et New York, sans grand succès. Direction Londres pour y enregistrer un premier album et continuer de se rôder sur scène. Le disque est bon et attire l’œil des labels. The Roots signe sur DGC Records et sort sur le label « Do You Want More?!!!??! » en 1994. 

L’avantage de The Roots ? Un bon dosage entre les samples et la musique qu’ils créent ensemble, ce qui leur donne une liberté totale et leur ouvre les portes d’un rap plus innovant qui n’est plus confiné aux mains d’un beatmaker. Ils se libèrent des carcans, utilisent des guitares électriques et produisent des instrumentations plus osées. En 1999 sort l’un de leurs plus grands succès : « Things Fall Apart » porté par le tube You Got Me avec Erykah Badu (avant qu’elle ne commercialise des parfums qui sentent son vagin). L’aspect « rock » va réellement se faire sentir sur « Phrenology » en 2002 et « Game Theory » en 2006 puis plus tard avec un disque produit pour Elvis Costello en 2013 (« Wise Up Ghost »). The Roots poursuit son chemin en sortant des disques exploratoires tout en soutenant d’autres artistes (John Legend, Betty Wright et même Jay Z lors d’un concert MTV Unplugged). 

Pas besoin de faire un bilan sur l’évolution de leur carrière. The Roots aura toujours su se renouveler et sortir des sentiers battus pour faire avancer le hip-hop et le rap. Et si maintenant ils jamment avec les stars du monde entier à la télévision, impossible de les traiter de vendus. Pas avec le baggage musical qu’ils portent fièrement sur les épaules.