4 mois après sa mort, Ennio Morricone annonce un album posthume

Au sein de la majorité des albums posthumes, le contraste est saisissant entre l'artiste que l'on connaissait et celui que l'on redécouvre, parfois à travers des morceaux regroupés ensemble dans l'unique but de permettre aux ayants droit d’aller se dorer la pilule au soleil. Au sujet d'Ennio Morricone, décédé l'été dernier à 91 ans, c'est cette crainte qui émerge de prime abord : après tout, « Morricone Segreto », avec ses 27 compositions (raretés, versions alternatives et inédits), sent clairement le projet réalisé à la va-vite afin de générer des ventes.

Malgré tout, deux questions persistes : Ennio Morricone a-t-il jamais été en deçà de nos attentes ? Ses démos et autres faces B ne valent-elles pas plus que celles de ses contemporains ?

La réponse, ceux qui ont arpenté son catalogue via des œuvres confidentielles, loin du travail accompli sur les B.O. de Pour une poignée de dollars ou Les incorruptibles, la connaissent parfaitement : l’Italien était de ceux qui avaient l'habitude de tutoyer l'excellence. Tout l'intérêt de « Morricone Segreto » est donc de le rappeler une énième fois, tout en proposant de plonger dans « la face cachée, sombre et psychédélique d'Ennio Morricone ». Soit « un voyage sonore aux nuances acides à travers des voix mystérieuses, des guitares fuzz, des cordes aériennes, des synthés sinistres et des grooves modernes ».

Engagé à la direction artistique du projet, Pierpaolo De Sanctis, dans une interview à Variety, a insisté sur ce point : « L'idée était d'aller voir pourquoi Morricone est aujourd'hui encore considéré comme un artiste branché dans des milieux musicaux très éloignés du monde des bandes originales de films. » Nouvel élément de réponse le 6 novembre, avec ce double vinyle qui sort donc le jour de ce qui aurait dû être le 92ème anniversaire du Maestro.