En 2017, le discret Bonobo va encore vendre plein de disques

  • Cinq albums à son actif en quinze ans de carrière et toujours l'impression que Bonobo est l'un des artistes les plus discrets et influents du circuit. La preuve avec son nouvel album "Migration", à paraître chez Ninja Tune.

    C’est pas de la funk. Peu d’artistes ont suivi à ce point une idée fixe. Depuis son premier morceau (Scuba) en 1999, Simon Green aka Bonobo a façonné la bande-son d’un voyage. Celui d’un homme, mais aussi celui d’une musique apte à saisir les émotions les plus fragiles. Aucune raison, donc, pour que « Migration » ne vire en EDM platinée prête à ratatouiller Steve Aoki ou Calvin Harris au sommet des charts internationaux.

    Il ne singe personne. On promet pourtant un joli carton à ce sixième forfait, qui continue de creuser la veine planante des disques précédents sans pour autant accepter le surplace. On pense à Break Apart (en duo avec Rhye), à Grains, composé dans un avion, ou encore à Bambro Koyo Ganda (en duo avec Innov Gnawa) : trois potentiels tubes qui soulignent le profil le plus narratif du producteur de Brighton, à présent installé à Los Angeles, sans aucune tentation grandiloquente ni fusion hasardeuse.

    Un héros très discret. Une évidence, finalement, de la part d’un mec qui, sans faire de bruit, reste à l’écart de l’éternelle course au buzz et accumule depuis une quinzaine d’années les faits notoires : ses disques se vendent par centaines de milliers (150 000 pour « Black Sands »), ses concerts sont sold out presque partout dans le monde, ses titres, à mi-chemin entre le downtempo, l’électronica et le jazz, illustrent moult séries et long-métrages, tandis que ses collaborations (avec Erykah Badu, Fink ou Andreya Triana) frappent toujours juste. Autant dire que Bonobo réussit avec « Migration » un véritable coup en condensant ses années de recherche, dans l’expérimentation comme dans la beauté.

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