

Les 20 ans de carrière de Mathieu Boogaerts en 7 disques marquants
2016 M11 29
Avec son septième album, le lunaire "Promeneur", l’une des plus belles plumes de la chanson française confirme qu’il suffit de pas grand chose pour faire de grands morceaux. L’occasion de revenir, avec lui, sur une discographie diverse et variée.
« Super », 1996
« J’avais 24 ans et j’avais décidé depuis plusieurs années de me donner le moyen de faire ce métier. Très discipliné, je travaillais un certain nombre d’heures par semaine. « Super » en a été l’aboutissement. Or, après cinq ans de solitude à faire des maquettes tout seul dans mon coin, j’ai eu un budget pour faire autrement mais je me suis senti perdu. Je suis donc revenu à ma méthode habituelle. J’ai souffert mais la réception a été bonne – même si j’aurais aimé que ce succès soit plus populaire… Je ne voulais pas que mes chansons s’adressent à une niche. »
« J’en ai marre d’être deux », 1998
« Je me souviens encore du jour où je l’ai écouté en mastering, dans sa version définitive, où je me suis dit que cet album était vraiment mieux que le précédent… Or, ça a déçu tout le monde : mes parents, la presse, la maison de disques… Depuis, je n’ai plus aucune idée de ce que les gens apprécient dans ma musique. »
« 2000 », 2002
« Chaque disque est le résultat d’une frustration accumulée à la sortie du précédent. Mais, très naturellement, le désir revient et, malgré les déceptions passées, je mets toujours tout mon cœur dans mes disques. Pour « 2000 », je me suis entouré de plusieurs musiciens, ce que j’avais très peu fait jusqu’alors. C’est un disque assez dans la séduction, avec plus d’étoffe, des textures plus sombres… »
« Michel », 2005
« L’album « Michel » ne cherche pas à séduire, les chansons assument plus leur mélancolie qu’avant. C’était inconscient, même si j’assumais de ne pas vouloir faire la moindre concession commerciale pour passer en radio, par exemple. »
« I Love You », 2008
« J’aime beaucoup ce disque, assez expérimental dans le sens où il répond à l’envie de changer complètement de méthode, comme un exercice de style. Contrairement à mes habitudes d’écriture où je partais de la guitare-voix, j’ai commencé par la batterie avant d’aller chercher des lignes de chant qui fonctionnaient sur des boucles et des rythmes. Résultat, toutes les chansons ont deux accords ! D’où l’utilisation de mots courts, dans cet anglais universel et maladroit que l’on utilise tous. »
« Mathieu Boogaerts », 2012
« C’est le début d’une nouvelle génération de chansons où j’ai le sentiment d’avoir atteint un certain niveau de songwriting. J’ai un seul regret, celui de lui avoir donné mon nom… Mais j’avais séché à l’époque, j’ai donc utilisé mon joker. Aujourd’hui, je le renommerais bien « Chou ». »
« Promeneur », 2016
« J’ai rarement été aussi près de mon but. Je souhaitais des chansons guitare-voix genre au coin du feu. Et dès que j’en avais la bonne version, juste et dense, je rajoutais les arrangements, un peu de violon ici, de basse là… « Promeneur » est très fidèle à ce que je suis. »