2020 M05 15
Lorsqu'on interviewait Cassius, Hubert Blanc-Francard, aka Boombass, n’était pas du genre à monopoliser la discussion. Ça, c’était le rôle de Philippe Zdar, peut-être plus charismatique, moins en retrait, sans pour autant masquer l'essentiel : les deux bonshommes étaient complémentaires, aucun des deux ne marchant sur les plates-bandes de l'autre. Et puis Zdar est tragiquement décédé en juin 2019.
De son côté, Boombass n'a heureusement rien perdu de son savoir-faire mélodique, exprimé avec talent sur « Le virage », un nouvel EP au titre forcément symbolique : « Un virage est une courbe plus ou moins dangereuse suivant la façon dont on l’aborde, explique-t-il. Le virage de 2020, je l’ai pris en essayant de laisser 40 ans de culture musicale et de bidouillages productifs au placard, pour composer le plus simplement possible ces deux morceaux, et leurs versions longues destinées aux enceintes puissantes des clubs. »
Dans son ensemble, « Le virage », à paraître le 5 juin prochain, doit une grande part de son charme au groove - cet antidote physique censé favoriser le mouvement des hanches, faire le lien entre le corps et l'esprit. Il le doit aussi à ses paroles, interprétées par Boombass et répétées inlassablement, telles des mantras érotiques. « Dans cet EP, on retrouve de la house, de l’acid et un parfum de culture techno. Je parle de cul sans en parler, ça reste quand même le deuxième meilleur sujet après l’amour… » Sur sa lancée, le Parisien dédie bien évidemment ce nouvel EP à « son vieux copain, qui bronze là-haut. Qu’il sache que je ne lâche pas l’affaire, et qu’il n’est pas au bout de ses surprises. »
Crédits photo : Rollover Milano.