2019 M03 18
Jeune rookie. En 2017, 404Billy n’affichait encore aucun album sur son CV, mais quiconque avait entendu sa voix lourde et ses violons dramatiques sur Le kid est mort n’avait d’autre choix que de se souvenir illico de lui. On lui trouvait un côté sombre et un univers tout aussi funeste. On lui trouvait également un charisme naturel, quelque chose qui le rapprochait d’une catégorie de rappeurs (Alpha Wann, Freeze Corleone, Veust) aux punchlines aiguisées, capables de kicker comme à l'époque de Time Bomb : « Mes djinns sont mes ghostwriters, me poursuivent pour droit d’auteur. »
Erreur 404 ? Depuis, le Parisien a publié un premier projet en 2018 (« Hostile »), a balancé un titre avec Damso (RVRE), qui avait relayé un de ses morceaux sur les réseaux sociaux avant de l’inviter à assurer les premières parties de la tournée « Lithopédion », et enregistré un deuxième long-format (« Process »). Ce qu’on y trouve ? Onze titres toujours « sponsorisés par les pompes funèbres », comme le rappaient à la fin des années 1990 les gars d’Ärsenik, autres MC originaires comme 404Billy de Villiers-le-Bel, mais parfois plus enjoués également.
Rap de puriste. Des morceaux comme Vécu, 404 Freestyle et Jour de guerre conservent certes une certaine nervosité (« Vécu sombre donc j’ai très peu de douceur »), mais sans que celle-ci soit indigeste ou lassante sur le long terme. Notamment grâce à un sens du refrain qu'on ne lui connaissait pas jusqu'à présent (écoutez Espèce, vous comprendrez) et à une qualité de production assurée, entre autres, par Junior Alaprod, Twenty9 ou encore Ikaz Boi. Tout cela permet à ce « Process », malgré quelques facilités d’écriture par instant, de former un tout cohérent et d'imposer un rap impressionant de morgue et de rimes noircies par l'amertume.
Reste simplement à savoir s’il permettra à 404Billy de passer un cap, de ne plus être un rappeur pour rappeurs et d’être poursuivi à son tour par un Sombre fan.