Que vaut la réédition de "La fête est finie" d'Orelsan ?

« La fête est finie » a beau s'être écoulée à plus de 500 000 exemplaires, Orelsan semblait avoir encore des choses à dire. Il revient donc avec une réédition et onze titres inédits, toujours aussi parfaits.
  • La fête n’est pas finie. Des questions existentielles, la crainte du temps qui passe, la gestion difficile du succès, la tentation des femmes, la disparition d'un monde voué à l'échec : tout ça correspond aux trois premières minutes de Fantômes, le premier titre des onze inédits balancés vendredi dernier par Orelsan. C’est dire si cet « Épilogue » à la « Fête est finie » est dense, vif, riche, en confessions, en délires ego-trip (« J’suis l’genre de loser qui ne fait que de gagner »), mais aussi en ressentis intimes et en fulgurances lucides.

    Puzzle. La force de cet « Épilogue », c’est bien évidemment de contenir tout un tas de titres forts (Rêves bizarres avec Damso, par exemple) ou de proposer une version alternative des morceaux phares de « La fête est finie » (Tout va bien, avec les Anglais Eugy et Kojo Funds). Mais c’est aussi de confirmer l’immense puzzle que constitue la discographie d’Orelsan : La famille, la famille et Adieu les filles s’entendent comme des suites directes à Défaite de famille et Bonne meuf.

    Journal intime. À croire que oui, Orelsan n’est pas un rappeur qui témoigne, mais qui fait de l’auditeur un témoin. De ses conflits intimes, de ses relations familiales, de ses difficultés à se ranger (« J’ai des vieux réflexes de puceau à régler / J’baiserai n’importe quelle meuf par curiosité ») et, parce qu’on parle ici de musique, de sa capacité à rapper aussi bien sur des rythmes hérités de l'UK Garage ou du breakbeat que sur un piano-voix apte à ridiculiser tout un tas de figures de la variété hexagonale.