2021 M10 28
Deux ados sur une mini plage dansant sur Le temps de l’amour de Françoise Hardy, Seu Jorge au sommet d’un phare reprenant en portugais les classiques de David Bowie, un enfant annonçant en direct chaque nouvel instrument d’une symphonie en train d’être exécutée, des chiens errants au rythme d’une folk-song extraite du summer of love californien : à chaque film de Wes Anderson, son moment musical, ses références à la pop culture, ses passages hors du temps, ses scènes qui captivent l’oreille.
Dans The French Dispatch, c’est Jarvis Cocker qui est chargé de suggérer ces instants, avec différentes reprises de standards français (dont Aline, accompagné du premier clip réalisé par Wes Anderson) rappelant les liens qui unissent le réalisateur américain à l’Hexagone. Pour preuve, on tient aussi cette collaboration avec le compositeur Alexandre Desplat, qui s'étale sur plusieurs films et a même été récompensée aux Oscars (pour The Grand Budapest Hotel).
Au-delà des références à la France, il y a surtout un style (des ralentis, des travellings accompagnés par une mélodie accrocheuse, etc.), une volonté d'utiliser la musique pour ce qu'elle permet : des scènes captivantes, qui fonctionnent de manière automne, utilisent peu ou prou les mêmes codes que les clips et marquent durablement l’esprit des spectateurs. Après tout, ce n’est sans doute pas un hasard si la plupart de ces séquences ont été isolées et mises à disposition sur YouTube : Wes Anderson est un chef-d'orchestre ; la playlist ci-dessous, sa plus belle symphonie.