2020 M01 23
Always Look on the Bright Side of Life
Au début, cette chanson d'Eric Idle ne fait pas l'unanimité. Le tournage de Monty Python : La Vie de Brian touche à sa fin, les corps sont fatigués et les gars ont peut-être un peu de mal à croire à ce pastiche des chansons de Disney. Mais il faut croire que l'acteur/compositeur, qui avait incarné un simili Paul McCartney dans The Rutles, a de sérieux arguments. Alors, ses compères finissent par s'exécuter. À raison : Always Look on the Bright Side of Life est depuis devenue une comptine emblématique en Angleterre, reprise dans les stades de foot, jouée lors des funérailles (en 2005, elle était la troisième chanson la plus utilisée lors de ces journées de deuil) et interprétée par Eric Idle lui-même lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Brian Song
Les Monty Python, des révélateurs de talents ? Il faut croire que oui à l'écoute de Brian Song, la chanson-titre de La Vie de Brian, un film produit en 1979 par George Harrison. À sa sortie, la chanson, composée par Andre Jacquemin et Dave Howman, n'est que la face B d'Always Look on the Bright Side of Life, mais son ambition est réelle. Il y a déjà ces cordes et ces cuivres, dignes de John Barry. Il y a aussi la présence au chant de Sonia Jones, seize ans à l'époque et future choriste de Cliff Richard, Annie Lennox et les Stones. À noter que George Harrison, visiblement accro à l'humour des Anglais, avait produit quatre ans plus tôt une nouvelle version de The Lumberjack Song. Pas rien.
Decomposing Composers
Si une grandie partie des morceaux des Monthy Python, et il y en a des centaines (regroupés sur une quinzaine d'albums), s'entendent comme des parodies de chansons bien connues du grand public, Decomposing Composers pousse le processus encore plus loin. Ici, c'est à Mozart, Brahms, Schubert, Chopin ou Rachmaninov que tentent de s'attaquer les Anglais. En fin de morceau, on peut même les entendre se réapproprier la 5ème Symphonie de Beethoven, et c'est merveilleux. Notamment grâce à l'interprétation de Michael Palin, qui n'est pas sans rappeler la diction de Luigi Vercotti, célèbre personnage apparu dans Flying Circus.
Every Sperm Is Sacred
À la manière de ce qu'il se passe en France avec Jean Yanne et Michel Magne, auteurs de BO complètement folles, délurées et finalement punks (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, notamment), les Monty Python taquinent eux aussi l'enseignement catholique. Ça se passe en 1983 et ça donne Every Sperm Is Sacred, extrait de Le sens de la vie, où les Britanniques prétendent avec ironie que le préservatif est contre la volonté de Dieu et que chaque coït doit pouvoir aboutir à une conception. Le tout, interprété devant une horde de jeunes enfants et porté par un refrain hyper orchestré où résonnent ces mots : « Chaque spermatozoïde est sacré / Chaque spermatozoïde est bon / Chaque spermatozoïde est nécessaire. »
Henry Kissinger
On termine comme on a commencé : avec une chanson une nouvelle fois composée par Eric Idle, sans doute la plus politique du catalogue des Monty Python. Elle date de 1987, est dédiée au secrétaire d'État américain du même nom, responsable dans les années 1970 de la politique étrangère des États-Unis. Enfin, ici, il est surtout comparé à une « perruche allemande ». Avec, toujours, ce sens de la mélodie accrocheuse, ouvertement pop tout en étant nourrie de multiples influences – le jazz, notamment.