Les fans de Phil Collins vont adorer le nouveau Ed Mount

Pour fêter la sortie imminente de son prochain EP (le 19 avril), l’un des Français les plus prometteurs de 2019 a pris le temps d’invoquer l’esprit de Phil Collins pour "Left my heart". Le clip étant un parfait hommage à vos soirées feux de cheminée des années 1980, on a pris le temps de faire le point avec Ed dans un questionnaire express.

C’est quoi tes années 1980 à toi ? C’est un pays imaginaire où y'a-t-il de vrais artistes qui t'ont influencé ?

Les années 1980, pendant super longtemps c'était interdit, c'était la musique des baby boomers, un peu vulgos. J'écoutais soit du jazz des années 1960, soit les Beastie, DJ Shadow ou Funkadelic. La décennie 80 était complètement occultée. C'est aussi familial, on n'écoutait absolument pas ce genre de musique à la maison, c'était plutôt les Pink Floyd. J'ai un pote qui ne supporte pas qu'on dise que les années 1980 c'est ringard, et il a raison, la façon dont les artistes avaient l'impression de côtoyer le futur avec des machines, ça a donné des trucs incroyables. Je me suis rattrapé, maintenant j'aime même Phil Collins.
 

« "Quand un son est complètement dans l'air du temps, c'est à mon avis que c'est déjà trop tard." »

Quid de la musique japonaise ? Yellow Magic Orchestra, Hosono... Ça t'est venu comment ? Est-ce une scène à redécouvrir ? Si oui, quels titres ?

Je pense que YouTube a joué un rôle important dans ces découvertes, parfois l'algorithme propose vraiment des pépites. Ce que j'aime c'est la sincérité avec laquelle ils idéalisent la musique américaine ou européenne, c'est respectueux et jamais pompier.
 

La pop synthétique, en 2019, ça veut dire quoi selon Ed Mount ? Peut-elle sauver le monde ?

On en arrive au bout non ? Je parle en tout cas du 100% synthétique. Même si j'intègre des synthés datant de 82 dans ma musique, j'ai besoin de le confronter à des guitares, des batteries, des choses acoustiques. En matière de production, quand un son est complètement dans l'air du temps, c'est à mon avis que c'est déjà trop tard. Soit tu regardes en avant, soit tu t'inspires de ce qui a déjà été fait. Certains artistes arrivent à concilier les deux, comme Frank Ocean ou James Blake par exemple. La vraie pop synthétique d'aujourd'hui, c'est Hatsune Miku (l'artiste J-Pop 100% numérique) et elle ne changera pas le monde, crois-moi.