Le vinyle de "Peaky Blinders" est désormais disponible, et il est « fucking » classe

Depuis vendredi, un coffret regroupe un certain nombre des musiques qui ont accompagné la série anglaise durant ses cinq premières saisons. Soit deux heures et quinze minutes de rock classieux : celui des « Working class heroes ».

Underdogs. Ce n'est pas parce que Cillian Murphy (alias Tommy « focking » Shelby) a tendance à plomber le crâne de ceux qui s'opposent à lui que l'on est obligé d'acquiescer à chacun de ses discours. Par exemple, quand il dit que les artistes réunis sur la B.O. de Peaky Blinders « sont des outsiders » et qu'ils « ont résisté à la tyrannie du mainstream », la phrase paraît aussi vraie qu’un de ces nombreux dialogues où Arthur Shelby pense pouvoir arrêter de boire.

Pourquoi ? Parce qu'on parle quand même ici d'Arctic Monkeys, des White Striples, de Queens Of The Stone Age, de David Bowie, de Radiohead ou encore des Foals et de Black Sabbath : pas des mecs qui se contentent de prôner un discours nihiliste dans des caves obscures, donc.

Belle B.O. En vrai, on se fiche un peu de savoir si tous ces groupes sont undergrounds ou du côté de la musique dite commerciale, tant cette dichotomie semble complétement inutile en 2019. L’important, finalement, est que leurs morceaux fassent corps avec l’univers de la série, tout en charisme, en classe et en riffs aiguisés. Qu'ils accompagnent à merveille les scènes et les moments-clés des différents épisodes, comme ce Atmosphere de Joy Division placé dans la saison 5 pour illustrer une marche funèbre ; sans doute un clin d'œil au clip des Mancuniens.

Une certaine idée du rock. À l’image de la série de Steven Knight, jamais avare en rebondissements et scènes cultes, ce coffret CD/vinyle n’a rien d’une simple compilation censée satisfaire les fans avant les fêtes de fin d’année (quoique...). À l’intérieur, on y trouve tout de même un livret rassemblant tout un tas d’anecdotes sur le tournage, mais aussi différents titres inédits : de Jenny Beth, d’Anna Calvi et même de PJ Harvey, le temps d’une reprise du Red Right Hand, morceau emblématique de Tommy Shelby et de ses sbires en costumes trois-pièces. Qui nous promettent donc pour Noël une certaine idée du rock’n’roll, nerveux et primitif, bluesy et fiévreux.