Les membres de Fauve reviennent avec un projet de rap électronique : AUTRANS

  • Virage à 180° pour le collectif Fauve qui revient après un an et demi d’absence avec un nouveau projet surprenant : AUTRANS. Derrière un mélange de rap et de prod' influencée par les premiers Daft Punk, un pari fou : faire de l’électro dans la langue de Molière. Un premier titre efficace est en écoute.

    On se souvient de « Vieux Frères », parties 1 et 2, qui ont levé les foules partout en France. Après ses débuts fracassants, le groupe anti-système avant l’heure a eu besoin de faire une pause une fois la tournée de 2015 terminée. Un silence nécessaire qui cache en réalité la réalisation minutieuse d’un autre projet encore plus ambitieux.

    Moins de voix, plus de machines. C’est en redécouvrant  le « Homework » de Daft Punk, que trois membres du groupe se sont mis à évoquer l’idée d’une suite. Après la parole donc, le son. Dans la chambre transformée en studio, forcément, ça sent le Fauve. Les trois musiciens tentent d’apprivoiser des boîtes à rythme Roland TR 808 et 909 et ce qui, au départ, devait s’écarter du flot de poésie réaliste revient finalement au galop. C’est ce besoin de parler, d’écrire et de chanter qui va finalement faire du projet une véritable thèse musicale : et si l’électro pouvait aussi se faire en français ? Ici, la langue est donc mixée et réduite au sens strict des mots ; comme si Fauve avait été avalé puis recraché par la machine.

    Électro-trap. Influencés, tout comme la génération qui les a portés, par les sons internationaux (la violence gothique de Kanye West, les gospels futuristes des Franck Ocean ou encore la mélancolie vaporeuse de PNL) AUTRANS sonne comme un virage à 180°. Techno et house viennent faire les bases, souvent rejoints par des sonorités plus hip-hop, voire trap, avec des chœurs auto-tunés (et une pointe de Stromae). Le mystère demeure toujours quant à la date de sortie d’un éventuel album ou l’origine du nom du projet. Ce qu’on sait pour l’instant, c’est que ses membres ne sont toujours pas résolus à montrer leurs visages et que le premier titre en écoute veut faire danser.

    Et le groupe de conclure dans son communiqué : « La Paix est un morceau bien moins politique qu’intime, comme une tentative de réponse à la question : Comment faire pour rester sain d’esprit, quand le vacarme ambiant pousse à la folie… Autrement qu’en se noyant dans la nuit ? » Affaire à suivre.