2016 M12 3
Au sommet du cool depuis 2009 et la diffusion des premiers épisodes de Community, Donald Glover, entre deux stand-up, a encore élargi sa fan base cette année en jouant dans Seul sur Mars, Magic Mike XXL, tout en produisant sa propre série Atlanta. Dans les prochains mois, on l’annonce également au générique du prochain Spider-Man et du spin-off de Star Wars sur Han Solo. Mais s’il terrasse la concurrence et satisfait son ambition démesurée en cette fin d’année 2016, c’est avec… un album de hip-hop.
Sur « Awaken, My Love! », son quatrième disque depuis 2011, Childish Gambino, puisque tel est son blase de MC, prend un malin plaisir à saper les catégories et à jongler sans jamais se poser de questions entre hip-hop, rock, électro, R’n’B et soul. Ça foisonne d’idées, ça fait parfois penser aux meilleures productions d’OutKast et ça vient surtout confirmer que le Californien est bien plus qu’un simple acteur s’essayant à la musique. C’est un véritable rappeur, hyperproductif, capable en onze nouveaux morceaux de puiser autant dans le gospel le plus extasié que dans l’afrofuturisme, sans jamais tomber dans le piège du trop-plein.
En plaçant vérités intimes et exubérances sophistiquées sur un même plan, et en s’appuyant sur une production riche en propositions, Childish Gambino s’inspire manifestement des derniers travaux de Kanye West ou Chance The Rapper, publiés plus tôt dans l’année. Sans perdre en singularité, « Awaken, My Love! » possède l’originalité et l’audace de ces œuvres que l’on dit fondatrices, et son auteur l’indolence des mecs beaucoup trop doués pour se cloitrer dans une routine.