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Même ceux qui trouvent ça insupportables devaient ressentir un vide. Depuis mars 2020, les musiciens n’avaient plus le droit de jouer dans les couloirs du métro de la capitale. C’est seulement depuis la semaine dernière que la RATP les a autorisés à revenir. Selon un protocole, bien sûr : il faut garder son masque, garder une distance et ne pas provoquer d’attroupement, ni gêner le flux de passagers.
Depuis 1997, des auditions sont organisées deux fois par an pour délivrer environ 300 autorisations. L’idée est venue d’un contrôleur lassé de verbaliser les artistes. Pour tenter sa chance, un simple mail suffit. Il faut ensuite venir jouer deux morceaux face à un jury d’employés de la RATP et d’utilisateurs du métro, pour espérer décrocher un sésame valable six mois. En temps normal, ce sont près de 10 000 candidatures qui sont faites chaque année. En revanche, il est interdit de jouer dans les rames du métro, ainsi que dans certains lieux précis (notamment dans la station Châtelet-Les Halles, souvent bondée).
Les 300 musiciens du métro de Paris sont de retour depuis mercredi ! Avec la pandémie, ils avaient dû arrêter leur activité...
— Philippine Oisel (@philippineoisel) July 2, 2021
Accrédités par la RATP, ils ont des emplacements réservés.
Betty Seymour revient chanter à la station République ⭐@franceinfo pic.twitter.com/XGEnDLyPLh
Pour la centaine de musiciens autorisés à revenir, c’est une manière de retrouver un contact au public très particulier. Beaucoup y voient un entraînement à la dure, une manière de tester ses morceaux, voire même une vitrine pour être programmé dans des salles. Certains font ça depuis de nombreuses années, et ont leurs habitudes dans des lieux bien précis. D’autres en ont fait un tremplin, et sont même devenus très populaires (ne serait-ce que pour un temps) : Keziah Jones, ZAZ, Irma, William Baldé ou Claudio Capéo. La RATP peut même y mettre son grain de sel, en programmant certains de ces artistes dans des festivals partenaires, comme Solidays ou Art Rock.
Ceux qui vivent de cette activité ont ainsi connu une période très difficile. Nombreux sont ceux qui ont bravé l’interdit et sont revenus jouer. En particulier ceux qui ne pouvaient bénéficier d’aucune aide financière. La RATP n’a pu apporter que des contributions symboliques, et les artistes étrangers, en particulier, ne rentraient dans aucune case des aides de l’État. Depuis, ils sont nombreux à réclamer un véritable statut pour ces musiciens accrédités, qui puisse offrir une reconnaissance au-delà des sous-sols parisiens.
Le reste de la France pourra aussi profiter du retour de musiciens amateurs, puisque les pianos dans les gares ont également fait leur retour depuis le 1er juillet. Une bonne nouvelle pour les fans de Yann Tiersen.